CHAMBRE DES REPRÉSENTANTS DE BELGIQUE
COMPTE RENDU INTÉGRAL - SÉANCE PLÉNIÈRE
jeudi 16-02-2006 après-midi
08 Question de Mme Marie Nagy au ministre de la Mobilité sur
"le suivi des propositions de solution pour l'aéroport de
Bruxelles-National" (n° P1238)
08 Vraag van mevrouw Marie Nagy aan de minister van Mobiliteit over
"de follow-up van de voorgestelde oplossingen voor de
luchthaven van Brussel-Nationaal" (nr. P1238)
08.01 Marie Nagy (ECOLO): Monsieur le président, monsieur
le ministre, depuis des mois, le ministre responsable du plan des routes
aériennes pour Zaventem nous fait son show! Certes, il nous dit
que les avions font du bruit et que c'est embêtant, mais il n'a
rien à nous proposer. Entre-temps, les décisions de justice
sesuivent et ne se ressemblent pas et les riverains restent victimes d'une
mauvaise gestion de l'aéroport de Zaventem.
Hier, le médiateur a pris ses responsabilités et a décidé
de présenter une série de suggestions tirées des
milliers de plaintes qu'il a reçues afin d'arriver à une
solution de gestion durable de l'aéroport de Zaventem.
Monsieur le ministre, maintenant que vous avez de la matière et
des suggestions basées sur les plaintes des riverains et des victimes
de l'aéroport, que comptez-vous faire du rapport du médiateur?
08.02 Renaat Landuyt, ministre: Monsieur le président,
chers collègues, j'ai un problème!
Le président: Monsieur le ministre, expliquez nous votre
problème!
08.03 Renaat Landuyt, ministre: Il y a de plus en plus de logique
dans les décisions juridiques. Bien que certaines décisions
juridiques se contredisent, il y a toujours une logique dans le raisonnement.
Or, s'il y a beaucoup de décisions juridiques, il y a beaucoup
de raisonnements juridiques. Ceci m'aide à faire en sorte que l'aéroport
de Bruxelles-National subsiste et que la situation des riverains soit
la plus vivable possible.
Le service de médiation, quant à lui, me pose vraiment problème.
Je connais des médiateurs qui aident le pouvoir, si je puis mexprimer
ainsi. Par exemple, les deux médiateurs pour la SNCB nous fournissent
chaque année un rapport reprenant lanalyse des plaintes en
essayant den tirer des leçons.
En ce qui concerne la médiation dans le cadre du plan de dispersion,
je constate que, même sur le nombre de plaintes, nous ne tombons
pas daccord avec les deux médiateurs. Actuellement, il m'est
impossible de dire combien de plaintes ont
été déposées en 2004 et en 2005.
Ensuite, chaque année, le médiateur francophone me donne
ses propositions que, personnellement, jassimile à ses positions.
Cela me gêne un peu dans ma tâche et dans ce que je perçois
comme mon devoir qui est dessayer dapporter une solution à
cette affaire entamée déjà en 1999.
Les médiateurs ne maident pas vraiment et naident pas
vraiment les plaignants puisquils nanalysent même pas
les plaintes. Un service de médiation doit vraiment traduire ce
que les gens pensent. Et à ce sujet, je ne vois rien. Le dernier
texte du médiateur francophone laisse une impression de déjà
vu: il a dit exactement la même chose l'année dernière.
En résumé, j'ai un problème avec le service de médiation.
08.04 Marie Nagy (ECOLO): Monsieur le président, monsieur
le ministre, le problème des riverains, le problème des
médiateurs, le problème de l'aéroport, c'est d'avoir
M. Landuyt comme ministre de tutelle. Voilà un vrai et grave problème!
Le reste, ce ne sont que des histoires, excusez-moi!
Vous devriez faire du music-hall ou reprendre le rôle de l'ingénu,
celui d'une personne qui n'est au courant de rien sauf que les avions
font du bruit et que les riverains souffrent. Il est vrai qu'ils souffrent,
pourtant ils méritent aussi le respect, monsieur Landuyt. Ils méritent
aussi le respect d'un ministre, mais j'ai l'impression que c'est le dernier
de vos soucis.
Par ailleurs, je voudrais réagir à votre réponse.
Premièrement, j'ai lu le rapport que le médiateur vous a
transmis voilà un an. Souvenez-vous, vous ne vouliez pas le transmettre
mais les parlementaires l'ont finalement eu. Il était cosigné
par les deux médiateurs, à savoir le médiateur
francophone et le médiateur néerlandophone.
Deuxièmement, le document, que vous semblez ne pas connaître
mais auquel vous réagissez, a également été
transmis dans une note de synthèse à la presse et aux parlementaires.
Il porte sur l'analyse des plaintes et émet des suggestions. Le
problème est grave mais, selon moi, il se trouve plutôt de
votre côté que de celui de la médiation. Vous êtes
en effet incapable de déposer une proposition.
Par conséquent, monsieur le ministre, j'estime que votre réponse
n'en est pas une. C'est vraiment dommage pour les victimes de l'aéroport
et pour l'avenir de celui-ci.
L'incident est clos.
Het incident is gesloten.
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