Survol de Bruxelles : UBCNA et Pas Question veulent « parler d’une seule voix »

mardi 14 avril 2015

Le nouveau plan de survol est entré en application ce jeudi. Peggy Cortois (UBCNA) et Antoine Wilhelmi (Pas Question) ont répondu à vos questions.


Débat vidéo : quel survol pour les Bruxellois ? par Le_Soir

Exit le Plan Wathelet. Le nouveau plan de survol de Bruxelles, qui sera d’application dans la nuit de mercredi à jeudi, met fin à l’utilisation massive du « virage à gauche » et de la « route du canal ». Les décollages se concentreront à nouveau sur l’Oostrand.

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Ce nouveau plan est-il acceptable ? Qui sera survolé ? À quand une situation définitive ? Peggy Cortois, de l’UBCNA, l’association de riverains de l’Oostrand et Antoine Wilhelmi, du mouvement citoyen Pas Question ont répondu à vos questions.

Que pensez-vous du moratoire au plan de survol qui vient d’être effectif ?

Peggy Cortois : « C’est une non-solution. On ne résout rien du tout avec ce retour en arrière. Les vols de nuits ne cesseront pas. Déplacer les nuisances d’une population vers une autre n’est pas une solution. Nous avons toujours dit qu’il y avait deux possibilités : répartir de façon équitable les vols ou concentrer les vols sur des zones moins densément peuplées. Mais rien n’a été fait. »

Antoine Wilhelmi : « Il faut se souvenir du Plan Wathelet, on a déplacé massivement les nuisances sur des quartiers plus densément peuplés à Bruxelles. On est passé de 130.000 à 400.000 personnes survolées. On a massacré l’intérêt général. Le plan de survol est une aberration. Le moratoire est obligatoire mais n’est qu’une solution à court terme. »

Que pensez-vous des mesures prises par Jacqueline Galant ?

Peggy Cortois : « Le taux de montée des avions est quelque chose qui doit vraiment être pris en compte, ce que Jacqueline Galant n’a pas fait. La mesure CDO (les avions atterrissent en ligne, en descente douce, NDLR) est une bonne mesure mais ne change rien pour les habitants de Waterloo, les riverains de la 01. Il faut survoler des couloirs non constructibles. »

Antoine Wilhelmi : « Ce sont de bonnes mesures. On n’a jamais compris pourquoi Wathelet avait supprimé NADP1 (une mesure consistant à faire monter les avions plus rapidement, causant ainsi moins de nuisances pour la population, NDLR). Ceci dit, ce n’est pas une solution à long terme. Mais elle est inéluctable en ce moment. Il y a d’autres mesures certainement. Il y a eu une aggravation des nuisances sur la piste 01. Il faut diminuer son usage sans tout jeter sur la piste 07 sinon, ce n’est que du déplacement. »

Avec le moratoire sur la table, que feriez-vous pour soulager les nuisances ?

Peggy Cortois : « Une première chose : la délocalisation de l’aéroport. Selon moi, c’est un projet idéal mais utopique. Dans notre pays, ce qui représente un mieux pour la population n’est pas possible. Dans un délai court et au niveau de la 01, il faut adapter la norme de vent pour ne plus survoler les gens. Nous avons fait des études, il faut faire des virages à droite (ring) et à gauche (Ikea). Cela éviterait les zones densément peuplées. Il faut agir vite ! J’ai toujours habité l’est de Bruxelles et pour moi, il n’y a pas de survol historique. »

Antoine Wilhelmi : « Il faut éviter le survol de zones densément peuplées et tenir compte des listings de zones aériennes. Il faut faire une étude historique et cadastrale pour savoir quand les gens se sont installés. Bruxelles pourrait infliger des sanctions aux compagnies aussi comme je l’ai dit. En tenant compte de tout ça, on pourrait créer une route qui évite Bruxelles. DHL veut investir 120 millions dans notre capitale mais nous savons qu’il ne se contentera pas de vols de jour et multipliera les vols de nuit. »

Serait-il envisageable de créer une plateforme commune entre l’UBCNA et « Pas Question » pour parler des possibles solutions quant au survol de Bruxelles ?

Peggy Cortois : « Effectivement, il y a des points de convergence entre nos deux organisations. Il faut mettre de côté l’historique pour aller de l’avant. Avec le moratoire on souffre comme c’était le cas de 2004 à 2014. Pour l’avenir, on a intérêt à trouver un terrain d’entente. C’en est assez des concentrations d’atterrissages et de décollages sur un grand nombre de personnes. »

Antoine Wilhelmi : « Si on combine nos principes, on peut le faire. Par exemple, la mise en place de routes de vol. Il faut d’abord se mettre d’accord sur l’ensemble des principes même si historiquement nous soutenons des choses différentes. C’est mieux de parler d’une seule voix. Sur les vols de nuit, nous sommes d’accord. Ce qui est sûr, c’est qu’on ne peut pas faire de miracle avec cet aéroport. »