Survol de Bruxelles : pourquoi Jacqueline Galant est cernée

levif.be
lundi 30 mars 2015

Six mois après son entrée en fonction, la ministre MR de la Mobilité n’a pas encore proposé de mesure concrète pour sortir de cet épineux dossier, moratoire mis à part. Ses adversaires politiques et les riverains s’impatientent. Elle promet d’atterrir en 2016. C’est loin...

Elle a juré qu’elle mettrait de l’ordre dans le ciel bruxellois. En prenant le temps de rencontrer toutes les parties à la cause - et cela fait du monde ! Qu’elle prendrait ensuite des mesures qui n’entraveraient pas le développement de l’aéroport et qui soulageraient en même temps les habitants de la Région bruxelloise. Beau programme. Où en est-on six mois plus tard ? A peu près nulle part, en tout cas en termes de résultats visibles. Certes, six mois, ce n’est pas long ; la ministre MR Jacqueline Galant, qui n’a pas souhaité répondre elle-même au Vif/L’Express, a de quoi s’occuper par ailleurs ; et le dossier du survol est l’un des plus complexes qui soit.

Mais depuis qu’elle a obtenu le retour à la situation d’avant le 6 février 2014, date d’entrée en vigueur du plan de dispersion baptisé Plan Wathelet, la libérale n’a plus avancé. "Nous avons opté pour une méthode de travail discrète et silencieuse", justifie Dominique Offergeld, sa cheffe de cabinet. Peut-être. Mais confrontés à ce silence, les uns et les autres commencent à trépigner. Et à pointer du doigt ce qu’ils considèrent comme d’évidentes faiblesses :

  • La composition de la cellule aéronautique.
  • L’absence de concertation.
  • L’absence de mesures concrètes.
  • La pression du cabinet de Céline Fremault bruxelloise CDH de l’Environnement.

Bref, la pression sur la ministre Galant est maximale. D’autant plus que le dossier est aussi miné par les tensions entre les Régions qui entendent, chacune, défendre "leur" population. Si l’on y ajoute le rôle de Belgocontrol, gestionnaire des routes aériennes, qui ne transmet pas toujours les informations nécessaires et semble défendre surtout des intérêts flamands, et l’évident souhait de l’aéroport, Brussels Airport Company, de se développer à tout crin, on comprend combien la marge de manoeuvre est étroite. Sans compter les associations de riverains et de citoyens qui ont pris un poids considérable et dont l’expertise est réelle. "Elle est nettement supérieure à celle du cabinet", affirme un député. Un comble.