Survol de Bruxelles : le moratoire divise les Wolusanpétrusiens

lalibre.be
mardi 30 septembre 2014

Environ 400 personnes étaient présentes au conseil communal de Woluwé-Saint-Pierre mardi soir pour entendre les diverses interpellations citoyennes.

On aurait pu croire qu’un match de foot se jouait mardi soir au conseil communal de Woluwe-St-Pierre. Deux équipes semblaient prêtes à s’affronter : en jaune, les militants du mouvement Pas Question ! qui défend les nouveaux survolés et, en bleu, les habitants de l’est qui subissent moins de nuisances depuis l’entrée en vigueur du nouveau plan de survol dit “Wathelet”.

Si le problème du survol touche diverses communes de la capitale, c’est à Woluwe-St-Pierre qu’il se cristallise. Et pour cause, l’exécution du plan Wathelet a soulagé les habitants de Stockel, de Sainte-Alix et de Joli Bois au détriment des riverains du Chant d’Oiseau, du quartier du Centre et de Montgomery. Les Wolusanpétrusiens sont dès lors divisés concernant l’éventualité d’un moratoire qui entraînerait un retour à la situation d’avant le 6 février.

Environ 400 personnes étaient donc présentes au conseil pour entendre les diverses interpellations citoyennes prévues à l’ordre du jour. Trois d’entre elles étaient émises par des habitants nouvellement survolés qui estiment que la seule solution possible est celle d’un moratoire provisoire qui permettrait ensuite l’élaboration d’un plan plus durable dans un climat d’apaisement.

Mais lors des deux interpellations suivantes, des habitants de l’est ont rappelé qu’un moratoire serait incompatible avec l’arrêt de 2005 condamnant la concentration des vols vers la balise Huldenberg.

"Le moratoire est une première étape qui ne propose aucune solution structurelle. C’est une étape inacceptable qui annonce des années de galère pour les habitants de l’est. Il faut en finir avec la politique consistant à défendre son pré carré. Nous prônons une approche solidaire, car il n’y a pas d’habitants de seconde zone", a notamment déclaré Eric Huet qui interpellait les autorités locales au nom de 600 personnes.

Le bourgmestre Benoît Cerexhe (cdH) a maintenu sa position. Ne voulant pas dresser les habitants les uns contre les autres, il dit se réjouir du jugement interdisant l’utilisation des nouvelles routes aériennes mais ne pas défendre pour autant le moratoire : "On ne peut pas remplacer une solution illégale par une autre situation illégale ! Il est contre productif de nous opposer les uns aux autres. C’est ensemble que nous devons revendiquer la tranquillité sous un ciel expurgé de ses avions."

Une motion demandant notamment au gouvernement fédéral d’appliquer la décision de justice rendue le 31 juillet dernier par le tribunal de première instance de Bruxelles a été adoptée à l’unanimité. Pas de quoi convaincre les militants de Pas Question ! qui ont quitté le conseil communal en scandant bruyamment le mot "moratoire".