Les riverains veulent "la vérité" sur le contrat Macquarie

lalibre.be
mercredi 9 septembre 2015

Un recours a été déposé au Conseil d’Etat pour obtenir le document signé par le fédéral.

Que se cache-t-il dans le contrat signé entre la société australienne Macquarie, l’exploitant depuis 2004 de l’aéroport de Bruxelles National, et l’Etat fédéral ? L’Etat belge a-t-il promis un certain nombre d’heures d’ouverture de l’aéroport ? Le nombre d’atterrissages et de décollages sont-ils limités et le fédéral a-t-il prévu d’éventuelles sanctions en cas d’infraction de l’exploitant ?

Voilà les questions auxquelles plusieurs associations de riverains veulent des réponses de la part de la ministre de la Mobilité, Jacqueline Galant (MR), en charge du dossier. Rappelons que le contexte est tendu entre les autorités aéroportuaires et les riverains. Ces derniers reprochent un survol "abusif" de Bruxelles et ses environs (voir par ailleurs) et plusieurs voix se lèvent pour limiter l’activité de Bruxelles-National. Il y a plusieurs mois, une habitante de Saint-Gilles (Bruxelles) avait ainsi introduit une demande pour obtenir le contenu exact du "contrat Macquarie", l’un des documents les mieux gardés de Belgique : plusieurs parlementaires ont déjà tenté de l’avoir en main. Sans succès jusqu’ici. Les riverains vont cette fois un pas plus loin. "Devant l’obstruction systématique de Mme Galant par rapport à la transmission des informations environnementales négociées lors de la vente de l’aéroport au groupe Macquarie, nous avons décidé d’aller devant le Conseil d’Etat", explique Benoît Bourtembourg, l’avocat des riverains.

Le recours, introduit par un membre du Collectief Canal, soutenu financièrement par d’autres associations de la plate-forme commune contre le survol de Bruxelles, est déposé depuis jeudi dernier. Le juriste parle d’"enfumage" de la ministre Galant. "Elle a fait publiquement la promesse en juillet de transmettre ces informations, explique-t-il. Mais, avec le support du cabinet Michel, elle essaie d’endormir tout le monde."

Du côté du cabinet Galant, on affirme que le contrat demandé a été déposé ce mercredi à la Cada, la Commission d’accès aux documents administratifs, et que c’est à cette commission de décider quelle partie du document peut être communiquée aux riverains. Le contrat contient ainsi des informations commerciales couvertes par des clauses de confidentialité que l’Etat belge s’est engagé à respecter. "On ne croit plus Mme Galant, explique M. Bourtembourg. Elle a dit avoir lu ce document, puis l’avoir… perdu. Je crains qu’elle ne communique pas toutes les annexes du contrat à la Cada. Or, ce sont ces annexes qui nous intéressent, car nous soupçonnons fortement le gouvernement de l’époque d’y avoir inclus une clause permettant à l’aéroport de se développer de manière débridée."