Survol de Bruxelles : les co-formateurs en faveur d’un moratoire
Les deux co-formateurs se sont eux aussi attaqués à l’épineux dossier du survol de Bruxelles. Dans une note que nos confrères de l’Echo ont pu se procurer, Charles Michel (MR) et Kris Peeters (CD&V) se disent ainsi en faveur d’un moratoire. Autrement dit, ils plaident pour la fin du virage à gauche large tant décrié par les Bruxellois et pour un retour à l’ancien virage à gauche serré survolant l’est de Bruxelles et sa périphérie. En se prononçant pour le moratoire, ils s’opposent directement à la secrétaire d’Etat à la Mobilité, Catherine Fonck (cdH) pour qui cette solution serait illégale en raison d’une décision de justice précédente.
Pour rappel, Catherine Fonck a proposé ses propres solutions ce vendredi dans un rapport de 13 pages. Mais celles-ci sont loin de faire l’unanimité. Pas Question !, le mouvement de citoyens opposés au plan Wathelet, et Brussels Airlines n’ont en effet pas tardé à les critiquer les jugeant pour la plupart "irréalisables". Trois options y sont détaillées : le retour à la situation avant le plan Wathelet - et donc la "recréation" de la route du virage serré à gauche -, le report du trafic des routes qui ne peuvent plus être utilisées sur la route du Ring et la route Ikea, et enfin le report de ces vols sur la route Delta et la route Ikea.
Si la secrétaire d’Etat aborde donc la question du retour au virage serré à gauche, elle la balaye automatiquement en expliquant que seuls les scénarios 2 et 3 sont à même d’apporter une réponse cohérente à la récente ordonnance du tribunal de première instance de Bruxelles, en raison de l’obligation d’utiliser des routes déjà existantes et publiées au AIP (Aeronautical Information Publication) "afin de respecter le délai de trois mois imposé par la justice et de respecter les procédures très claires et très précises de sécurité".
Le 31 juillet dernier, le tribunal de première instance de Bruxelles avait ordonné le retour à la situation antérieure au 6 février 2014, sous peine d’une astreinte de 50.000 euros par jour.
Le mouvement Pas Question ! prend acte de l’accord survenu entre les co-formateurs
Dans un communiqué de presse, le mouvement citoyen applaudit le moratoire désiré par Charles Michel et Kris Peeters.
"Face aux polémiques suscitées par le rapport Fonck, et ses propositions jugées par beaucoup “irréalistes”, les formateurs plaident pour le moratoire immédiat, et donc le retour temporaire à la situation d’avant le 6 février, avant d’élaborer au cours de la législature un nouveau plan comportant des mesures structurelles.
Cette décision courageuse, en particulier du MR qui prend ses responsabilités dans ce dossier complexe, est conforme à l’ordonnance du Tribunal de Première instance de Bruxelles du 31 juillet, et vient conforter le large consensus qui s’est formé ces dernières semaines en faveur du moratoire.
Rappelons en effet que l’ensemble des partis politiques francophones, à l’exception notoire du cdH, se sont prononcés en faveur de ce moratoire, de même que les acteurs économiques (Brussels Airport) et l’administration du transport aérien (DGTA).
C’est aussi une décision de bon sens, puisque depuis le 6 février des centaines de milliers de Bruxellois sont nouvellement victimes des nuisances aériennes du fait du déplacement illégitime de ces nuisances depuis des zones proches de l’aéroport et historiquement survolées vers des quartiers densément peuplés de Bruxelles.
Le Mouvement Pas Question, dès lors qu’un consensus très large est aujourd’hui en place, interpelle donc le gouvernement en affaires courantes pour lui demander d’entamer les procédures préparatoires de ce moratoire sans délai. Ceci permettra de limiter le montant des astreintes éventuellement dues, et et de soulager le plus rapidement possible les centaines de milliers de Bruxellois toujours pris en otage par le Plan Wathelet".