Mieux cerner la pollution sonore
Santé - Du 30 août au 12 septembre, diverses manifestations seront organisées dans le pays à l’occasion de la Semaine du son.
Faire découvrir au grand public le son dans tous les aspects et sensibiliser les différents acteurs de la société à l’importance de la qualité de l’environnement sonore, telle est la vocation de la Semaine du son, dont la onzième édition se déroule du 30 août au 12 septembre (*). À cette occasion, de nombreuses manifestations - ateliers, conférences, concerts, balades, installations sonores ou salons d’écoute... - seront organisées et accessibles gratuitement dans tout le pays. L’opportunité, pour chacune à sa façon, d’une réflexion informative, éducative et ludique dans le domaine de la création sonore, de sa diffusion, de l’environnement et de la santé auditive.
C’est que, pour apprécier les balades sonores - très en vogue depuis quelque temps - ou participer pleinement aux ateliers proposant au public de s’initier à différentes pratiques du son (voix, bruitage...), encore faut-il s’assurer d’une bonne santé auditive. Or, nombreuses sont aujourd’hui les sources de nuisances sonores susceptibles d’endommager notre appareil auditif. On peut parler de réelle pollution sonore avec toutes ses implications sur la santé.
Les recommandations de l’OMS
Aussi, en se fondant sur la prise de conscience grandissante des effets néfastes pour la santé de l’exposition au bruit dans l’environnement, le Bureau régional de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) pour l’Europe a élaboré en 2018 des lignes directrices dont le principal objectif est d’apporter des recommandations en vue de protéger la santé humaine de l’exposition au bruit provenant de diverses sources environnementales : les transports (trafic routier, ferroviaire et aérien), les éoliennes et les loisirs.
Pour l’OMS, les niveaux sonores produits par le trafic aérien, par exemple, doivent être réduits à moins de 45 décibels (dB), le seuil maximal à ne pas dépasser au risque d’engendrer des effets néfastes sur la santé. Pour les niveaux sonores du trafic routier, il est recommandé de les réduire à moins de 53 décibels le jour, alors que l’exposition nocturne ne devrait pas dépasser les 45 dB.
Les effets sur la santé
Parmi les conséquences délétères, on pense bien sûr aux troubles du sommeil, mais, comme le rappelle le rapport de l’OMS, le bruit peut aussi provoquer des troubles cognitifs, une déficience auditive et des acouphènes, voire provoquer des complications lors de la grossesse... Sans compter qu’il contribue aux maladies cardiovasculaires.
D’après l’étude sur laquelle s’est basée l’organisation, mais dont les résultats ne font cependant pas l’unanimité, "le bruit ambiant peut induire des effets cardiovasculaires et métaboliques aigus à la fois directement, via des connexions sous le cortex cérébral, et indirectement, par des projections via le cortex auditif. Les principaux effets ne sont pas anodins puisqu’ils comprennent la sécrétion d’hormones de stress et l’élévation de la pression artérielle provoquée par une vasoconstriction".
L. D.