Survol de Bruxelles : Wathelet pressé par la Flandre

lalibre.be
jeudi 26 septembre 2013

La suite du plan de survol de Bruxelles est très attendue. Il progresse, pas à pas.

Petits pas

Ça avance." Il n’y a, pour l’heure, aucun commentaire supplémentaire à attendre du cabinet de Melchior Wathelet, au sujet du plan de survol de Bruxelles. Pourtant, et après la pression francophone de cet été, c’est désormais la partie flamande du gouvernement fédéral qui l’attend de pied ferme. C’est le message qui fut adressé au secrétaire d’Etat CDH en charge de la Mobilité, cette semaine, lors d’une réunion discrète.

En juillet dernier, ce dernier a manifestement heurté ses partenaires CD&V, Open VLD et SP.A en enjoignant Belgocontrol de modifier les normes de vent qui déterminent l’usage des différentes pistes de l’aéroport de Zaventem. Cette mesure, prévue de longue date, est entrée en vigueur le 19 septembre et a notamment pour effet de diminuer les survols de la périphérie Est de Bruxelles et du Brabant wallon qui furent particulièrement touchés, cet été. Au détriment des zones flamandes de survol ? C’est une question d’interprétation. La situation a simplement été "rééquilibrée", réplique-t-on côté francophone.

Reste que l’annonce de ces nouvelles normes a fait sortir le vice-Premier ministre SP.A de ses gonds. Johan Vande Lanotte couchait d’ailleurs son malaise dans une lettre adressée à son collègue humaniste, le 9 août dernier. Il y reproche à M. Wathelet de ne pas avoir fait monter le dossier au Conseil des ministres auparavant, et ce en vertu de son caractère hautement sensible sur le plan communautaire. En substance, il demande fermement que "le gouvernement ait d’abord l’occasion de consulter les nouvelles procédures avant qu’elles ne soient diffusées par les canaux appropriés" . Aujourd’hui, les associations de riverains du Nord de l’aéroport ne décolèrent pas. Sous pression, les partis flamands demandent que Melchior Wathelet mette très rapidement en œuvre le reste du plan de survol. Celui-ci comprend entre autres les modifications des routes de décollage au départ de l’aéroport.

Une diminution des nuisances, surtout la nuit, est attendue par la périphérie Nord. Une source proche du dossier confirme l’empressement flamand : "Il n’a échappé à personne que nous approchons de la fin de cette législature et nous aimerions voir progresser le dossier dès cette semaine, sinon il risque d’y avoir un problème." Pas sûr que ce vœu soit exaucé, mais le cabinet Wathelet a donné, paraît-il, des signes encourageants. Car, côté flamand toujours, on affirme que le gouvernement fédéral se devait de mettre "l’ensemble du plan en œuvre en même temps" . Ce que conteste, toujours en off, un francophone, lui aussi proche du dossier. "Ce n’est pas marqué comme tel dans les accords de 2008 et 2010" , dont a hérité Melchior Wathelet.

Fusion ou pas fusion ?

Ce dernier progresse donc pas à pas. Mais ne manque pas de travail. Les accords prévoient, en effet, de coucher dans une nouvelle loi aéroportuaire toutes les modifications mises en œuvre. Il en va de la sécurité juridique des normes qui dictent le fonctionnement de l’aéroport national, insiste-t-on côté flamand. L’absence de bases légales solides plombant la compétitivité de Zaventem vis-à-vis des compagnies aériennes. Et donc d’aéroports concurrents tels que Bierset.

Melchior Wathelet doit encore également renforcer le service médiation de l’aéroport de Bruxelles-National et mettre en place un organe de contrôle des nuisances sonores. Pas encore d’accord politique à ce niveau-là non plus, alors que certains verraient bien médiation et contrôle fusionner en un seul et unique organisme. L’épine communautaire est donc loin d’être hors du pied du secrétaire d’Etat Wathelet qui est tout de même parvenu jusqu’ici à éviter la crise politique dans ce dossier historiquement explosif.

Mathieu Colleyn